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Concert d’Abdoulaye Nderguet: le rossignol tchadien en démonstration à l’IFT

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Abdoulaye Nderguet sur la scène de l'IFT ©saomagazine

Annoncé depuis près de deux semaines, le concert d’Abdoulaye Nderguet était sans doute l’un des concerts les plus attendus de l’heure. L’une des plus belles voix du Tchad remontait enfin sur scène après une un peu trop longue absence. Celui qui avait habitué le public à ses apparitions éclairs lors des concerts d’autres artistes allait donc avoir la scène de l’Institut Français du Tchad pour lui tout seul. Une mise en bouche pour annoncer l’arrivée d’un nouvel album.

Ricardo Labé, maître de cérémonie ©saomagazine

Le concert s’est tenu dans le jardin de l’IFT au lieu de la salle de spectacle comme à l’accoutumée. A ce délogement, le maître de cérémonie Ricardo Labé y a apporté deux principales raisons : d’abord la canicule de ce mois de mai et ensuite la possibilité de pouvoir accueillir dans de meilleures conditions le nombreux public qui a fait le déplacement. D’ailleurs ils étaient plus de 500 personnes à faire le déplacement pour ce concert et ceux malgré le jeun du ramadan en cours. La directrice de l’IFT a d’ailleurs fait personnellement le déplacement pour ce concert à titre d’exemple. Après une biographie expresse de l’artiste Abdoulaye Nderguet dressée par Ricardo, c’est sous des ovations nourries qui est monté sur la scène.

Abdoulaye Nderguet et Sultan sur la scène ©saomagazine

La 1ère partie du concert s’ouvre sur deux balades musicales acoustiques « Sia » et « Am dagor », histoire de mettre d’entrée de jeu le public dans l’univers roucoulante de sa voix. Un brin d’afro-jazz avec le titre « esprit jazz » avant d’inviter le rappeur Sultan sur la scène pour le titre « Taryam ».  Une occasion de voir Sultan poser quelques vers de rap sous un fond de chœur à la Nderguet. « Mort masquée » un titre en français aux paroles très fortes, une litanie de lamentations sur le Tchad. « On ne bâtit pas une nation avec des religions, mais avec des révolutions ». Le classique « Neloumta » est venu clore cette première partie avec des performances de danses des enfants de la rue du projet Dakouna de l’association Tchado-star.

Leberger sur la scène de l’IFT ©saomagazine

La pause musicale a été assurée par Leberger, un artiste atypique camerounais qui séjourne dans la capitale tchadienne depuis le début du mois de mai, invité par la promotrice du festival Koura Gosso. En improviste, il a servi au public n’djamenois son rap nomade, rap sans frontière, cris d’un berger qui parcours l’Afrique en demandant à chaque passage « passe-moi le micoro (micro) ». Une prestation qui a ravi le public et dont il s’est dit fier de contribuer au concert d’une légende comme Abdoulaye Nderguet.

Abdoulaye en prestation ©saomagazine

Après une seconde introduction du MC Ricardo, Abdoulaye est revenu sur la scène pour cette fois proposer au public quelques exclusivités de son prochain album « Djalassa ».  Un voyage musical dans la pop, l’afro-fusion tout cela dans une maîtrise et une performance vocale dont il est seul dépositaire. Une proposition dont le public calme et surtout l’oreille attentive s’est régalée.  Retour dans son répertoire avec le titre « Sans école ». Il sera rejoint par Jerusalem Omaarson sur le titre « Sans frontière » avant de conclure le concert sur le titre intemporel « monde immoral ».

Abdoulaye et Omaarson sur scène ©saomagazine

Ce concert d’Abdoulaye Nderguet qui reste le trait d’union entre deux générations de musiciens au Tchad a permis de revivre pour certains et de découvrir pour d’autres toute l’étendue de la maîtrise et surtout de la puissance vocale de Nderguet. Une qualité qui fait de lui un artiste respecté de tous. De quoi rendre encore plus impatient pour la sortie de l’album annoncé.

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