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Croquemort et six slameurs pour un voyage spatial en exploration de l’univers du slam tchadien

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Croquemort en prestation ©Saomagazine

Le concert tant annoncé du slameur Croquemort s’est tenu ce vendredi 22 mars à l’Institut Français du Tchad. Ce concert a marqué la fin de la résidence de slam intitulé « de l’idée à la scène » organisé sous l’initiative du collectif Silence ça Slame qui s’est tenu à l’IFT du 1er au 21 mars 2019. La première partie du concert a été donc consacrée à la restitution de la résidence de slam à laquelle ont pris part six artistes slameurs.

Marius Version Fils de l’Homme ©Saomagazine

C’est sous la présentation du MC Marius Version Fils de l’homme que le programme de cette soirée de slam s’est déroulé. La salle de l’IFT a affiché pleine car, le public a répondu présent pour venir écouter cet art de la scène qui depuis quelques années ne cesse d’écrire ses plus belles rimes dans la mémoire des tchadiens. Art majeur au Tchad, le slam bénéficie de toute l’oreille attentive du public tchadien.

Baptême de feu pour la jeune slameuse Gralyf

Gralyf en prestation ©Saomagazine

C’est la jeune slameuse Gralyf, élève qui a inauguré la scène et par la même occasion connaissait son baptême de feu sur un podium. Quelle meilleure manière de donner sa carte de visite de slameuse au public que par un hymne à la femme ? La proposition de la slameuse Gralyf fut un instant de célébration de la femme, pour toutes ses vertus, pour le don de la vie, pour son courage etc. une proposition très émotive qui a su toucher le public. C’est sous une salve d’applaudissements que s’est conclue sa prestation, le temps de remercier le public et d’introduire M’Res.

M’Res et sa vision du slam sous 45° à l’ombre

M’Res en prestation ©Saomagazine

Le nouveau champion en titre de la compétition N’Djam Hip Hop édition de 2019 est arrivé sur la scène avec une prose de sa vision du slam. Cette motivation qui le pousse chaque jour à continuer sa passion de slam, slalomant entre rap et slam avant de nous embarquer pour 45° à l’ombre, réalité caniculaire du Tchad, qui draine avec elle nos peines, plaintes et souffrances mais aussi nos défauts, nos paresses et nos manquements sous le prétexte de la rudesse du climat.

Là-bas chez moi, chez le métaphorique Docta Ibra

Docta Ibra en prestation ©Saomagazine

Après M’Res, arrive sur la scène Docta Ibra, métaphores après métaphores, il nous parle de chez lui, des réalités de chez lui la-bas, les tristes réalités que l’on y vit entre influences étrangères et filouterie de la jeunesse. Chez lui c’est chez nous, chez vous, chez nous mais ça reste chez nous.

Gracias et l’histoire d’amour qui enfanta le slam

Gracias en prestation ©Saomagazine

Nouvelle figure du slam au féminin au Tchad, Gracias s’est présentée au public de l’IFT en slam sur fond de musique cadencée, pour nous raconter son histoire d’amour avec slam. Celle du don de soi, mutuel et réciproque, celle de se sentir aimer, d’avoir trouvé sa moitié. Une histoire d’amour qui enfanta des jumeaux que sont feuille et plume qui désormais font partie d’elle.

Danapih, l’incompris ou le mal compris de l’arche de conscience

Danapih en prestation ©Saomagazine

Incompris ou mal compris, le président du collectif Tchad Slam a slamé ses convictions. Toujours convaincu que notre laxisme, notre attentisme naît dans notre attitude à toujours attendre que se manifeste la volonté de Dieu. Il nous invite à ouvrir les yeux aux réalités de la vie, de prendre conscience que derrière chaque acte de charité se cache une intention. Il a fini sur un accapella sur les faux prophètes dont les victimes se comptent de plus en plus nombreux autour de nous.

Nac le Xenopi est le tchadien nouveau

Nac le Xenopi ©Saomagazine

Comme une réponse à une polémique soulevée il y’a quelques temps sur la paternité d’écriture du texte le « tchadien nouveau » ; c’est en tchadien nouveau qu’est arrivé le Xenopi sur la scène de l’IFT. Ce tchadien nouveau spectateur de sa propre vie, critiqueur et râleur, mais jamais acteur du changement. Dénonciateur de tout et de rien, mais sans jamais vouloir changer son quotidien. Le tchadien nouveau c’est un ensemble de paradoxes vivants.

Gaé Temps, l’heureux gagnant du challenge vidéo ©Saomagazine

La remise du prix du challenge vidéo de slam lancé sur les réseaux sociaux a conclu cette restitution de la résidence de slam. Le gagnant est reparti avec une carte prépayée UBA créditée de 50.000frs CFA, un t-shirt Silence ça slame, 5Gb de Data internet et une participation à la prochaine édition du Festival Koura Gosso.

Le tchadien de l’espace Croquemort

Croquemort en prestation ©Saomagazine

C’est ainsi que Croquemort est venu boucler la boucle de cette soirée avec un voyage intergalactique. C’est en tenue d’explorateurs de l’espace que lui et sa team sont arrivés sur la scène pour le voyage. Un voyage qui a commencé « Dans mon quartier » où l’on a les rêves plein la tête, des rêves loin des réalités du quartier où l’on rêve de réussite, de grandeur, d’argent et de célébrité. La problématique de la religion aussi était du voyage « anges, les cieux ont brûlé, désolé pour vos ailes et vos auréoles » rappelait-il. Quel que soit ce que dit la renaissance, je voudrais devenir une star. Un arrêt majeur pour délivrer une lettre au cher cousin de l’EU, de la part du cousin de l’UA pour lui rappeler tous ces mensonges, toutes ces farces, toute cette attention médiatique malsaine sur le cousin de l’UA. Alors que nous avons les mêmes vies, les mêmes plaies mais le cousin de l’EU est tellement occupé à faire la dramaturgie du cousin de l’UA.

Le concert s’est achevé debout sur le titre « tchadien de l’espace » qui annonce le prochain album de Croquemort et qui sera l’occasion de le retrouver sur scène pour un autre voyage encore plus long. Le public pouvait à la sortie rentrer en possession du CD compilant la restitution de la résidence de slam.

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